Le coeur à la bonne place
Isabelle Daignault ne compte pas ses heures pour sensibiliser ses collègues aux bienfaits de la Campagne d’entraide de Desjardins. C’est elle le grand manitou de cette campagne nationale. L’an dernier, c’est plus d’un million de dollars qui a été remis à Centraide. Cette mère de cinq enfants s’est toujours impliquée au sein de sa communauté. Même si elle a eu son lot d’épreuves, avec deux enfants gravement malades, elle n’a jamais baissé les bras. Nous tenons à mettre en lumière cette bénévole dévouée qui travaille dans l’ombre.
Depuis son arrivée en poste il y a sept ans chez Desjardins, Isabelle Daignault passe une grande partie de son temps à tout mettre en oeuvre afin que la campagne d’entraide de son employeur soit un succès à travers le Canada. Chaque année, les fonds amassés auprès des employés, des retraités et des administrateurs du Mouvement Desjardins sont remis à Centraide/ United Way, la Fondation Desjardins et la Croix-Rouge pour les employés de l’assurance de dommages.
« Je mets beaucoup d’amour, d’énergie et de coeur dans cette campagne, car je crois que pour avoir un milieu de vie sécuritaire, on doit s’investir en temps et en argent. La campagne d’entraide est une belle occasion pour favoriser l’engagement des employés de Desjardins, en les sensibilisant. Il ne faut pas se fermer les yeux. »
À chaque campagne de financement, elle et son équipe déploient une multitude de stratégies pour leur faire prendre conscience de l’importance de donner. Que ce soit par le biais de témoignages de gens qui ont eu besoin des organismes soutenus par Centraide ou encore par des tournées d’autobus en organismes communautaires, la directrice de campagne a plus d’un tour dans son sac.
« Quand tu t’impliques et que tu donnes des sous à une cause, tu prends le temps de voir le fruit de ton investissement. C’est à ce moment qu’on se rend compte de la réalité des autres. Je me sens privilégiée d’avoir ce rôle de sensibilisation et d’ambassadrice pour Desjardins. Mon employeur a les mêmes valeurs que moi, on ne laisse personne derrière. » Une philosophie que partage Centraide Bas-Saint-Laurent en soutenant plus d’une cinquantaines d’organismes communautaires.
Les épreuves de la vie
Isabelle Daignault est bien placée pour comprendre comment le soutien de la communauté est important pour passer à travers les épreuves de la vie, elle a eu son lot d’épreuves. À sa naissance, sa fille Alexianne avait des problèmes cardiaques. Elle a dû subir plusieurs chirurgies à coeur ouvert pour reconstruire son coeur. Il y a deux ans, elle a aussi reçu un diagnostic d’autisme.
Quant à son fils Gabriel, on lui a annoncé qu’il avait une tumeur cérébrale à l’âge de 14 ans. « J’étais sous le choc. Pour être franche, je trouvais que je n’avais pas la plus belle vie au monde. J’ai eu besoin de temps pour absorber le choc. » Entre l’âge de 14 et 19 ans, il a dû avoir neuf chirurgies à la tête et au cou et plusieurs traitements de chimiothérapie et de radiothérapie. Chaque fois, sa mère était à ses côtés.
Au cours de cette période, Isabelle Daignault et son conjoint passent la majeure partie de leur temps à faire la navette dans les hôpitaux de Québec et Montréal pour s’occuper de leurs deux enfants malades. C’est sans compter les trois autres enfants qui les attendent à la maison.
Reprendre pied
Peu à peu, la vie reprend son cours normal et son bénévolat prend une nouvelle avenue. Elle a envie de donner de son temps aussi aux familles des enfants atteints du cancer. Comme sa participation au camp d’été de Leucan lui a fait le plus grand bien en 2008, elle veut aider les autres à son tour en se servant de sa propre expérience.
Depuis maintenant sept ans, elle et son conjoint prennent une semaine de vacances pour apporter leur soutien aux familles des enfants malades, afin qu’elles passent du bon temps et oublient les tracas du quotidien et la maladie. « Comme monitrice-parent, j’essaie de faire faire des pas à d’autres familles comme mes moniteurs l’ont fait pour moi pour cheminer vers la résilience. »
S’occuper des dommages collatéraux
Son cheval de bataille, c’est la fratrie. Elle estime qu’il est primordial de prendre soin des frères et des soeurs et de tous ceux qui entourent les enfants malades. « Il ne faut pas juste mettre l’accent sur ceux qui vivent des difficultés. C’est tout le monde qui gravite autour qui a besoin de soutien. »
Elle croit que le même principe s’applique à ceux qui sont aux prises avec des problèmes de santé mentale, de toxicomanie ou d’itinérance par exemple. « Pour chaque personne qui frappe aux portes des organismes soutenus par Centraide, il y a des proches pour qui c’est difficile. Il faut s’occuper d’eux aussi, j’y crois vraiment beaucoup. »
Une inspiration pour ses proches
On peut dire sans se tromper que le bénévolat fait partie intégrante de la vie d’Isabelle Daignault. Lorsqu’elle s’investit pour Centraide ou pour d’autres causes, elle se dévoue à part entière et sait faire équipe avec ses collègues. Elle est très enveloppante et s’assure que tout le monde connaît le rôle qu’il a à jouer pour atteindre les objectifs visés. Pas étonnant que plusieurs la surnomment « maman» !
Elle est une véritable source d’inspiration non seulement pour ses collègues de Desjardins, mais aussi pour les membres de sa famille. Ses cinq enfants et son conjoint donnent de leur temps eux aussi pour des causes qui leur sont chères. « Chez nous, tout le monde fait du bénévolat. » C’est une grande fierté pour elle.
Malgré son parcours de vie parsemé d’embûches, elle s’estime choyée et bien entourée, raison de plus pour continuer à s’investir autant. « Dix ans après être passée à travers toutes ces épreuves, je suis heureuse que mes cinq enfants soient toujours en vie et heureux. » Son fils Gabriel lui a même fait le cadeau d’être grand-mère de trois magnifiques petites filles.
Loin des grands honneurs
Aujourd’hui, avec ses multiples engagements, elle nage en plein bonheur. Elle se prépare pour la prochaine campagne d’entraide chez Desjardins. Le défi est d’autant plus grand cette année avec la crise qui sévit. Il n’y a pas de doute, elle mettra les efforts nécessaires pour démontrer l’importance de cette campagne de financement, avec les besoins des personnes vulnérables qui sont grandissants.
Malgré son implication de tous les instants, Isabelle Daignault se tient loin des projecteurs. Cette travailleuse de l’ombre ne cherche pas les grands honneurs. « Je suis le pot de colle pour que la campagne d’entraide fonctionne. Je suis une «saineuse» par excellence ! »
Une campagne à l’échelle nationale
Elle sait qu’elle peut compter sur ses collègues et sur l’appui de son employeur. « J’ai trois collègues extraordinaires avec qui je travaille à temps complet sur la campagne pendant l’automne. Elles ont les mêmes valeurs et elles soutiennent la grande équipe Desjardins qui se mobilise pour leur communauté. J’ai aussi la haute direction, avec l’appui des membres du cabinet de campagne, qui croient à l’importance de soutenir notre communauté. Sans eux, je n’y arriverais pas. Quand je parle de la campagne d’entraide, j’ai de l’écoute, personne ne me raccroche au nez. »
Avec les 46 000 employés et les 2000 administrateurs que compte le Mouvement Desjardins à travers le Canada, elle a du pain sur la planche. Pas de doute, avec l’aide de son équipe, elle saura relever le défi encore cette année.
L’an dernier, c’est 5,2 millions de dollars qui ont été amassés à l’échelle nationale pour la campagne d’entraide. De ce montant, 3,7 millions de dollars ont été remis à Centraide-United Way, ce qui fait de Desjardins l’un de nos plus grands partenaires. Et celle qui chapeaute ce vaste élan de solidarité, c’est Isabelle Daignault.
Bénévole à vie
Ce qui l’anime le plus lorsqu’elle prépare la campagne de financement pour Centraide et les autres causes, c’est ce sentiment de faire le bien autour de soi.
« Ma plus grande fierté, c’est de voir tous les bienfaits que la campagne d’entraide apporte. Si on améliore la vie des gens vulnérables, ils seront plus heureux, ils auront de meilleures conditions pour vivre le moment présent, qui est mon leitmotiv. Je suis aussi très fière de voir comment notre communauté se prend en main.»
En plus de son rôle de directrice de campagne pour Centraide, elle compte s’impliquer encore longtemps auprès des autres causes qu’elle affectionne. Elle le dit avec toute la conviction du monde. « Je vais m’impliquer personnellement pour toute la vie. C’est un mode de vie, ça fait partie de ma vie. »
On la croit sur parole. C’est toute notre communauté qui en sort grandie.