La force de la collaboration

D’une sensibilité profonde aux inégalités sociales et à la pauvreté depuis son adolescence, Cathie Desmarais arrive à la vice-présidence du développement social de Centraide Québec, Chaudière-Appalaches et Bas-Saint-Laurent fort enrichie de ses expériences dans le milieu communautaire.

« En étant dans un organisme communautaire en employabilité, je contribuais déjà à lutter contre la pauvreté. Avec Centraide, j’ai l’occasion d’y contribuer à un autre niveau, sur un territoire et avec un réseau d’organismes plus vastes », se réjouit Cathie Desmarais.

À la tête du Carrefour jeunesse-emploi de Desjardins, puis de Trajectoire-emploi (issu de la fusion de 3 organismes en 2017) pendant près de 15 ans, elle a en effet constaté que ses équipes devaient aller bien au-delà de l’aide à la recherche d’emploi.

« Comment une personne peut-elle intégrer et maintenir un emploi quand ses besoins de base ne sont pas comblés? On devait travailler de manière beaucoup plus globale. »

Mais pour ce faire, pas question de travailler seule dans son coin. Le travail collaboratif avec les autres organismes ainsi qu’avec les acteurs institutionnels allait de soi pour elle pour tisser un véritable filet social. Elle a aussi pu constater que les projets portés par tout un réseau sont plus solides et plus pérennes. « Quand on collabore, on s’écoute, on s’interinfluence, on réfléchit et l’on agit ensemble pour atteindre un objectif commun. »

C’est l’une des raisons qui l’ont poussée à poser sa candidature chez Centraide. « L’organisation n’est pas qu’un bailleur de fonds. Elle établit des partenariats avec les organismes. »

Cathie Desmarais souhaite d’ailleurs créer davantage de ponts entre les différents acteurs et actrices concerné·e·s par la lutte à la pauvreté, à l’exclusion sociale et aux inégalités.

Car pour elle, le développement social, c’est l’affaire de tous. Et il est indissociable du développement économique. Aspirer à une société riche ne peut se faire en laissant des citoyens et citoyennes derrière, elle en est persuadée.

« Mais, note-t-elle, aucun acteur — les milieux philanthropique et communautaire tout comme l’État et la société civile — ne peut porter toute la responsabilité d’améliorer les conditions de vie de tous. Il faut travailler ensemble parce que nous avons tous des leviers pour y contribuer. »

L’appel du communautaire

Cathie Desmarais a grandi dans une famille où soutenir un ensemble de causes allait de soi. Au-delà du don, la native de La Tuque réalise qu’elle a toujours eu conscience du privilège et de la chance d’évoluer dans un environnement favorable.

« Je n’ai jamais pris ça comme un acquis ou considéré que ça m’était dû. L’idée que ce qu’on a n’est attribuable qu’à notre seul mérite, je n’y ai jamais cru. Naître et se développer dans un milieu qui répond adéquatement à nos besoins de base, de sécurité et affectifs, par exemple, c’est en soi un tremplin pour réussir. Et c’est quelque chose qu’on ne choisit pas. »

D’une grande empathie envers les plus vulnérables, elle se rappelle encore d’être habitée d’une grande indignation face aux inégalités sociales. « Déjà à l’adolescence, j’avais des prises de position sur le sujet. Je sentais intuitivement que toute la société bénéficiait qu’on ne laisse personne derrière. Avec le recul, je crois que c’est ce qui explique mon coup de cœur pour le milieu communautaire, peu de temps après mes études. Ça me permettait d’agir concrètement en ce sens. »

Psychologue organisationnelle de formation, Cathie Desmarais considère son arrivée chez Centraide comme une opportunité d’aller plus loin pour soutenir et faire rayonner le milieu communautaire, et pour contribuer au développement social de la société québécoise.

« Les organismes sont des experts de pratique. Ils savent comment ça se passe au quotidien sur le terrain. Cette expertise-là, il faut la reconnaître à sa juste valeur et l’utiliser. Centraide a une position qui lui permet de porter ce message auprès des décideurs et d’alimenter l’État dans son rôle et dans sa vision. »

Les défis sont grands actuellement dans nos communautés, mais Cathie Desmarais est plus que motivée à explorer toutes les avenues possibles pour s’y attaquer. Et l’équipe de Centraide Québec et Chaudière-Appalaches l’appuie certainement à le faire.