On en parle partout : le coût du panier d’épicerie est en forte hausse, et 2023 ne promet pas de voir celui-ci diminuer. De la pénurie de main-d’œuvre à la guerre en Ukraine, une multitude de causes peuvent expliquer cette hausse, et les changements climatiques font aujourd’hui partie de la liste.

Étés extrêmement chauds, augmentation des inondations, gelées précoces, sécheresses plus fréquentes, périodes d’enneigement moindre, quantités de pluie phénoménales… Le Québec vit déjà des phénomènes climatiques qui fragilisent la sécurité alimentaire de nombreuses communautés.

Et puisque seulement la moitié de nos aliments proviennent de la province, il faut également prendre en considération le climat et les réalités agricoles du Canada et du monde entier.

Une agricultrice peut faire face à une sécheresse ou une inondation lorsqu’elles surviennent aux dix ans. C’est autre chose quand ces situations arrivent annuellement, comme une étape obligée dont tout le monde préférerait se passer.

« Plus le climat change, plus les sécheresses deviennent sévères, parce qu’elles se produisent dans des conditions de chaleurs extrêmes », donne en exemple Dave Sauchyn, directeur du Centre Prairie Adaptation Research Collaborative, à Radio-Canada Saskatchewan.

« Savourez une variété d’aliments sains tous les jours »

Santé Canada en a fait un mantra lors de la mise à jour du Guide alimentaire canadien en 2019 : la diversité alimentaire fait partie des critères d’une bonne santé.

Pourtant, toutes les variétés de pommes, de fraises, de tomates ne sont pas résistantes aux grandes chaleurs, au manque d’eau ou au gel hâtif. Même notre fameux sirop d’érable est menacé par les changements climatiques!

Ce qu’on consomme aujourd’hui sans trop s’en rendre compte — vous savez, vos deux-trois tasses de café quotidiennes? — deviendra ainsi des produits de luxe pour plusieurs d’entre nous.

« L’assiette des riches ne changera probablement pas. Il y aura toujours des gens dont le pouvoir économique élevé leur permettra de s’acheter des produits plus difficiles à cultiver », rapporte Catherine Potvin, biologiste et experte en climat, à la journaliste Andrée Langlois.

Une autre inégalité qui vient s’ajouter à celles déjà trop nombreuses et qui démontre que les répercussions des défis environnementaux se font et se feront sentir davantage sur les personnes et les communautés les plus vulnérables.

La réponse du communautaire

Face à ces défis, l’adaptation des communautés est primordiale et les organismes communautaires sont de ces acteurs qui peuvent tracer la voie.

Si LA grande solution n’existe pas, le réseau pose une diversité d’action qui facilite cette adaptation, en commençant par la sensibilisation. Ce blogue en est un exemple!

Mais concrètement, on peut penser aux jardins collectifs et autres initiatives d’agriculture urbaine mises en place un peu partout dans la province. Ces projets permettent de travailler sur de multiples facteurs, tant environnemental que social :

  • valorisent des terrains vacants ;
  • réduisent les îlots de chaleur ;
  • offrent des produits sains et locaux à peu de frais ;
  • brisent l’isolement social ;
  • favorisent la mixité sociale ;
  • créent des liens d’appartenance ;
  • suscitent la fierté ;
  • sensibilisent et éduquent au respect de l’environnement.

Des projets de frigos collectifs répartis dans des quartiers défavorisés. Des cuisines collectives qui permettent de bien planifier l’achat d’aliments pour éviter le gaspillage. La transformation de fruits et légumes moches pour nourrir les familles qui les visitent.

Les initiatives en sécurité alimentaire, au cœur de nombreuses missions d’organismes associés au 17 Centraide du Québec, sont souvent l’occasion de joindre la justice sociale et climatique. Et donner au réseau Centraide via à la Grande Percée permet de maintenir ces occasions.