Mis à jour le 28 mars 2022

Tout était loin d’être parfait dans nos régions avant la pandémie. Déjà avant le début de la crise, près de 17 000 personnes du Bas-Saint-Laurent n’avaient pas les revenus suffisants pour assurer l’essentiel et couvrir leurs besoins de base.

Tout le monde a été affecté par la pandémie, mais elle a surtout amplifié les inégalités sociales déjà présentes. Les impacts les plus lourds se sont d’ailleurs fait sentir sur les populations et les personnes les plus vulnérables au sein de nos communautés.

Des défis majeurs se profilent pour le lonterme pour une sortie de crise inclusive, notamment la montée de l’insécurité alimentaire, la crise de santé mentale et l’inflation galopante.

Femmes

  • Alors que le Québec sort de la pandémie, les femmes sont davantage touchées par une deuxième vague d’impacts socio-économiques. Pour éviter des reculs importants en matière d’égalité hommes-femmes, la réduction des inégalités de genre doit figurer parmi les priorités. 
  • Alors que le nombre d’hommes en emploi a rattrapé celui de 2019, le nombre d’emplois pour les femmes est encore inférieur à ce qu’il était prépandémie. 
  • 57 % des femmes ont connu une variation de leur revenu à la baisse depuis le début de la pandémie.  
  • La rareté des logements abordables et des grands logements a des impacts plus sévères pour les femmes, puisque leurs revenus sont généralement inférieurs et qu’elles représentent la vaste majorité des familles monoparentales. 
  • Le confinement du printemps 2020 a ralenti les appels à l’aide dans les maisons d’hébergement, alors qu’elles ont explosé avec l’assouplissement des mesures.  
  • L’année 2021 a connu un nombre record de féminicides, avec 26 assassinats, dont 18 survenus dans un contexte conjugal

  • Avant la pandémie, environ 11% de la population du Québec était déjà en situation d’insécurité alimentaire modérée ou grave.
  • Avec les pertes d’emplois massives, les pertes de revenus et l’augmentation du coût du panier d’épicerie, cette situation s’est rapidement dégradée. À l’hiver 2022, plus de 20% des adultes vivaient dans un ménage en insécurité alimentaire modérée ou grave.
  • La hausse du coût de l’alimentation atteint des niveaux records, avec une augmentation de 5 à 7% prévue pour 2022.
  • Les demandes d’aide alimentaire ont doublé au tout début de la pandémie. Entre 2019 et 2021, la demande d’aide alimentaire a augmenté de 22%.
  • Lors de la pandémie, la moitié des gens qui ont fait une demande d’aide alimentaire au Québec le faisaient pour la première fois.
  • Près de 20% des personnes qui font appel à l’aide alimentaire sont en emploi. Le quart sont des ménages avec enfants.

  • Un événement aussi extraordinaire qu’une pandémie mondiale génère un stress important et épuise nos ressources mentales. Les personnes déjà aux prises avec un trouble de santé mentale vivent ces périodes très difficilement, mais ce sont les plus vulnérables qui sont les plus exposés à l’anxiété et aux troubles de dépression.
  • Bien avant la pandémie, la crise en santé mentale était bien amorcée et elle est venue s’amplifier avec la succession d’événements majeurs qui secouent la société québécoise et internationale.
  • La détresse psychologique a littéralement explosé durant la crise. Près de 15 % de la population présente des symptômes importants d’anxiété.
  • L’accès aux soins de santé est très inégal et présente des délais importants. En 2020, 215 000 personnes se sont retrouvées à l’urgence pour un problème de santé mentale.

  • La pandémie est survenue au moment même où tout le Québec vivait le retour de la crise du logement et de la montée du phénomène de l’itinérance.
  • La crise du logement se reflète dans l’augmentation importante des loyers. Les logements disponibles sont de plus en plus rares, de plus en plus coûteux, et cette rareté frappe particulièrement les logements abordables ou plus grands, donc les familles.
  • En 2016, le tiers des ménages locataires, soit plus de 450 000 ménages, devaient consacrer plus de 30 % de leur revenu pour se loger.
  • Les personnes itinérantes font partie des groupes qui ont le plus souffert de la pandémie. Les organismes ont été frappés par de nombreuses fermetures et ont dû réduire leurs capacités d’accueil.

  • La fermeture des écoles et des classes, l’enseignement à distance, la distanciation sociale et l’effet yoyo ont durement affecté le moral des jeunes. Les craintes sont grandes de voir augmenter le décrochage et l’échec scolaire.
  • La pandémie a accru les inégalités scolaires, ce qui touche plus particulièrement les plus vulnérables et les élèves qui rencontraient déjà des difficultés scolaires et personnelles.
  • La pandémie a mis en lumière la fracture numérique préexistante. Cette fracture concerne tant l’accès aux technologies que leur usage.
  • Un élève sur trois a songé à quitter les bancs d’école face à l’ampleur de la pandémie.
  • 36 % des jeunes au secondaire vivaient déjà avec un niveau élevé de détresse psychologique avant la pandémie. 

Emploi et économies

  • L’inflation atteint des niveaux records, à plus de 5 % par année. Les hausses des prix frappent d’abord les biens et les services essentiels. Cela appauvrit encore plus les personnes qui ont de la difficulté à joindre les deux bouts. Les salaires et autres revenus ne suivent pas la hausse du coût de la vie.
  • Les inégalités en emploi augmentent, dans un contexte de la crise de la main-d’œuvre, de montée du télétravail et de bouleversements économiques.
  • Malgré une reprise économique et un taux de chômage très bas, des secteurs économiques entiers peinent à se remettre sur pied, notamment ceux des services d’hébergement, de restauration, de la culture et des loisirs.

Sources
Portraits territoriaux 2018 – Données commandées par Centraide
Bilan-Faim Québec 2021, Les Banques alimentaires du Québec
Du plomb dans les ailes, 2020, Centraide Québec, Chaudière-Appalaches et Bas-Saint-Laurent
Sondage dans le cadre des Journées de la persévérance scolaire, février 2022, Réseau québécois pour la réussite éducative
Sondage santé et qualité de vie des femmes au Québec, 2020, ASPQ
Les violences faites aux femmes en période de crise sanitaire, avril 2021, Conseil du statut de la femme